Tumulus du Bois de la Jeune Ronce

Publié 17/10/2018 16:42:08 Modifier 11/07/2019 09:59:08 par 489945901
Isolé, ce tertre est situé dans un bois près d'une ancienne source aujourd'hui tarie.
#Histoire #Tumulus #Hallstatt #Couchey

Période : -5400 à -300 an

Situation


Isolé, ce tertre est situé dans un bois près d'une ancienne source aujourd'hui tarie.

Historique des fouilles


En 1907, P. Renard et Clément Drioton, à l'époque conservateur du Musée de la Commission des Antiquités de la Côte-d’Or, aujourd’hui appelé Musée Archéologique de Dijon (Vernou, 2005), ont exploré entièrement le tumulus (Jourdin, 19083 ; Henry, 1933 ; Nicolardot, 1968 ; Nicolardot, 2003, cf. inventaires p. 325) sans donner de renseignements précis sur son architecture. La définition des différentes sépultures n'est possible qu'à partir des seules planches de mobilier.

Structure et état actuel


Le tumulus était construit en pierres calcaires. Son diamètre était de 15 m et sa hauteur de 1,50 m. Il n'est plus visible dans le paysage, car ses matériaux ont été récupérés entre 1919 et 1920 pour la réfection des chemins (renseignement oral communiqué par G. Aubry). Aujourd'hui, il reste un bourrelet en terre de forme circulaire conservé sur une hauteur d'environ 0,40 m et d'un diamètre de 16 m. L'intérieur semble avoir été déblayé sur une profondeur d'environ 0,30 m par rapport au terrain naturel.

On retrouve le même type de structure dans les forêts du Châtillonnais : bourrelet circulaire composé de terre et pierres, entourant une zone plane non carbonisée. Bruno Chaume affirme que c'est ce qui reste des fouilles anciennes de tumulus dont les matériaux ont été enlevés et utilisés à un autre usage, comme le remblaiement des chemins.

Sépultures 1 et 2


Au centre du tertre, à 1,80 m de profondeur, dans une anfractuosité de la roche en place mesurant 1,50 m sur 1 m, reposaient deux squelettes déposés tête-bêche en décubitus latéral, les jambes repliées. L'orientation n'est pas indiquée.
Les défunts, inhumés dans une gangue d'argile, étaient recouverts par des dalles de pierres.

L'un des crânes, sous-dolichocéphale, présentait une perforation ovale de 27 mm sur 39 mm dans la région temporo-pariétale gauche. Les bords amincis de l'orifice indiquent une cicatrisation parfaite et prouvent que le patient a longuement survécu à l'intervention.

Mobilier


Le matériel archéologique recueilli est composé seulement d’un grattoir en silex (Nicolardot, 1968, pl. 6, n° 10) et de quelques fragments de céramiques informes qui s'effritaient aussitôt mis au jour. On peut avancer prudemment l'hypothèse d'une sépulture néolithique.
Les deux inhumations adventices (sépultures 3 et 4) ont été mises au jour dans la masse tumulaire, au-dessus de la double sépulture centrale, sans que l'on puisse en dire beaucoup plus.

Sépulture 3


Inédite, mentionnée dans le manuscrit d'E. Bertrand par son mobilier.

Mobilier


- Un torque massif en bronze lisse, décoré d'une gorge sur le pourtour du jonc (Nicolardot, 1968, pl. 35, n° 1). Hallstatt final ? Lieu de dépôt : Musée Archéologique de Dijon.
G. Wamser a décrit, dans une étude consacrée à la culture de Hallstatt dans l'est de la France, le mobilier du tumulus du « Bois de la Jeune Ronce ».
L'auteur mentionne : « ...torque massif avec deux grosseurs en forme de perles sur le côté externe... » (Wamser, 1975, p. 122). Sa description ne correspond pas à celle fournie par E. Bertrand et il s'agit probablement d'une confusion. La parure signalée par G. Wamser a sans doute été recueillie dans un second tumulus fouillé par P. Renard (voir ci-dessous, tumulus du Bois de Taviard).
- Deux anneaux de jambes fermés en bronze creux décorés de stries verticales en petits groupes de trois (Wamser, 1975, pl. 24, n° 8). Hallstatt final. Lieu de dépôt : Musée Archéologique de Dijon (la seconde parure n’a pas été retrouvée au Musée).
- Deux bracelets (fig. 5) fermés en bronze plein, de section circulaire, usés sur les bords latéraux ; décors de fines stries verticales irrégulières sur les bords extérieurs du corps. Diam. ext. : 68 mm ; diam. int. : 55 mm ; haut. : 6 mm. Hallstatt moyen-final. Lieu de dépôt : Musée Archéologique de Dijon 4.

Fig. 5.
Bracelets en bronze provenant du tumulus du Bois de la Jeune Ronce (ancienne collection Drioton)
( n° inv. 517; dessin J.-R. Bourgeois, Musée Archéologique de Dijon).


Sépulture 4



Mobilier


- Un annelet en bronze lisse (Nicolardot, 1968, pl. 36 n° 6). Hallstatt final ?
- Un bracelet fermé en bronze massif, décoré de fines stries horizontales sur le corps extérieur (Nicolardot, 1968, pl. 36 n° 1). Hallstatt final ?
- Un bracelet ouvert en bronze massif terminé aux extrémités par deux petits tampons (Nicolardot, 1968, pl. 36, n° 3). Les fouilles du tumulus de Clair Bois à Bressey-sur-Tille (Ratel, 1977) ont livré cinq bracelets de ce type issus de sépultures bien datées du début de La Tène ancienne (Chaume, 1999, fig. 9-11). Lieu de dépôt du mobilier : Musée Archéologique de Dijon (ancienne collection Drioton ?).

Comme nous l'avons dit, nous possédons peu d'éléments concernant les fouilles. Cela rend très délicate l'exploitation des données aujourd'hui disponibles. Les deux sépultures centrales sans mobilier typique pourraient être néolithiques et les deux sépultures adventices semblent remonter au Hallstatt final ou à La Tène ancienne. S'agit-il de tombes déposées dans l'agrandissement (postérieur ?) d'un tertre primitif ou bien rajoutées dans celui-ci ?

Référence


Jean-Pierre Devaux, « L'environnement protohistorique du Mont Afrique : données inédites sur des fouilles de tumulus exécutées à la fin du XIXe s. et au début du XXe s. à Couchey (Côte-d’Or) », Revue archéologique de l'Est, Tome 56 | 2007, mis en ligne le 20 février 2009, consulté le 16 novembre 2015.

Auteur


Jean-Pierre Devaux, Archéologue amateur, 21 rue de la Combette, hameau de Domois, 21600 Fenay, © Tous droits réservés.

Lien vers les documents électronique originaux:


https://rae.revues.org/5236

Localisation +/- 4 mètres.



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